Cet article a été rédigé par Catherine Morellon d’EntreChefs PME, le nouveau Groupement des chefs d’entreprise.
L’entrepreneuriat a toujours été tant un rêve à concrétiser qu’un défi à relever, mais peu d’entrepreneur∙e∙s de l’histoire contemporaine auront connu un tourbillon de défis touchant leur entreprise à l’image de celui que nous vivons actuellement. Les entrepreneur∙e∙s de 2022 sont au centre d’une tempête parfaite mêlant crise sanitaire, manque de main-d’œuvre, bris dans la chaîne d’approvisionnement et inflation historique sur fond de conflits géopolitiques. Et il est minuit moins une pour ce qui est de la crise climatique! Tous ces enjeux sont sérieux, ont des implications à long terme et sont d’autant plus complexes qu’ils sont influencés par des tendances mondiales.
Catherine Morellon, EntreChefsPME
«Il faut être fait∙e fort∙e pour être chef∙fe d’entreprise»
Il faut avoir de la vision, il faut être résilient∙e, il faut du leadership et de l’intelligence émotionnelle. Mais jusqu’à quel point l’entrepreneur∙e est-il ou elle capable de s’investir seul∙e dans tous ces enjeux ?
Les organismes qui propulsent et soutiennent l’entrepreneuriat s’accordent sur le fait que l’un des saluts de la croissance réside dans l’amélioration de la productivité des travailleur∙se∙s québécois·e·s car la main d’œuvre de la province est moins productive par heure travaillée que le reste du Canada et que nombre de pays étrangers. Or, une meilleure productivité demande une planification efficace (mettre des ressources au bon endroit) et de l’innovation (amélioration des processus, essais/erreurs, automatisation, intelligence artificielle, etc.), deux éléments qui demandent du temps pour être mis en œuvre de façon stratégique.
Un récent sondage de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (FCEI) révèle que le Québec est la province canadienne la plus durement frappée par la pénurie de main-d'œuvre. En conséquence, les travailleur∙se∙s québécois∙e∙s compensent en consacrant plus d'heures, mais surtout les entrepreneur∙e∙s eux∙elles-mêmes ont une activité supplémentaire pour une proportion de 63 %. Sur le plan humain, la sécurité psychologique et la santé mentale sont deux enjeux importants qui exigent aussi de pouvoir prendre un temps de recul.
Les PME québécoises offrent 21 % plus de ressources en santé mentale que les PME du reste du Canada, ce qui démontre que la province fait bonne figure en matière de soutien psychologique aux employé∙e∙s (source Capterra, 2022).
De leur côté, les entrepreneur∙e∙s québécois∙e∙s y ont-ils et elles accès? Près des deux tiers des propriétaires de PME avouent qu’ils et elles «sont plus proches de l’épuisement professionnel que jamais», selon la FCEI. Dans un autre sondage récent de la Fédération des chambres du commerce du Québec (FCCQ), ce sont 58% des entrepreneur∙e∙s qui affirment que leur santé mentale et physique s’est détériorée depuis le début de la pandémie. Il y a urgence! Pourtant, 51% d’entre elles et eux trouvent que l’aide pour les entrepreneur∙e∙s qui vivent des ennuis de santé, mentale ou physique, n’est pas facilement accessible. Les chef∙fe∙s d’entreprise québécois∙e∙s se sentent bien souvent irrémédiablement seul∙e∙s face à des responsabilités qu’il est difficile de partager avec ses collaborateur∙trice∙s ou son entourage.
Deux chercheurs de l’Université McGill révèlent que l’isolement social peut être vécu comme une menace par notre cerveau et que, contrairement à ce que l’on pourrait conclure de façon instinctive, la santé mentale n’est pas la seule à en pâtir. L’isolement affecterait directement le système immunitaire. Plus on est ou on se sent seul∙e, plus on serait prompt à tomber malade. Inversement, plus le réseau social d’un individu est solide, moins il tomberait malade ou plus il guérirait vite. De même, notre cerveau ne fait pas la différence entre un stress absolu (comme la maladie) et un stress relatif (une surcharge ou un conflit au travail). Il le traite de la même manière et cela a le même effet sur lui.
Se dégager du temps et l’investir dans les bonnes ressources s’avère capital pour la pérennité même des entreprises. Comment alors trouver les ressources nécessaires pour répondre à ces défis multiples et inédits? Comment gérer et régénérer ses énergies pour tenir sur le long terme, alors que l’avenir est encore si incertain?
Investir dans l’intelligence entrepreneuriale collective
Les membres d’EntreChefs PME ont fait le choix de se fier à l’intelligence entrepreneuriale collective en adhérant à un club de chef∙fe∙s d’entreprise. EntreChefs PME est le premier réseau d’entraide francophone pour les entrepreneur∙e∙s propriétaires de PME et leurs relèves. L’OBNL leur offre l’espace physique et mental pour se connecter à d'autres chef∙fe∙s qui partagent la même réalité, que seul∙e un∙e autre entrepreneur∙e peut pleinement comprendre. En prenant le temps de se rencontrer régulièrement, les participant∙e∙s des clubs d’entraide EntreChefs PME ont l’opportunité de révéler et partager leurs enjeux professionnels et humains dans un cercle attentif et bienveillant, dans le non-jugement. C’est un temps pour soi, consacré, qui permet de s’énergiser, se nourrir d’expériences concrètes et de progresser individuellement. Les membres s’y suivent année après année, tissent des liens d’entraide, mais aussi se challengent dans leurs façons de faire et dans leurs croyances limitantes. Ils y recréent également des connexions en personne après avoir été isolé∙e longtemps dans le travail à domicile ou les rencontres virtuelles. Chaque club est accompagné et guidé par un professionnel de la facilitation de groupe et du codéveloppement.
Une membre de longue date l’exprime clairement : « Il ne faut pas se renfermer dans notre coquille. Faire partie d’un club EntreChefs PME est bénéfique, surtout en période de crise, pour éviter les découragements, mais aussi pour stimuler son courage entrepreneurial et pour générer de nouvelles idées ».
Une rencontre de club EntreChefs PME
La force d’un club réside dans la réaction en chaîne entraînée par le partage d’idées. Un conseil déclenche une réflexion chez un∙e autre membre, qui évoque le souvenir d’une expérience passée chez un∙e autre. La richesse de cette synergie permet d’unir les forces et les expériences pour élaborer rapidement des solutions concrètes. C’est grâce à cette intelligence entrepreneuriale collective qu’EntreChefs PME révèle les raisons les plus partagées par nos membres de bien s’entourer et dévoile les méthodes qu’ils ont mises en place pour se faire :
Bien s’entourer c’est :
· S’appuyer sur des employé∙e∙s-clés qui ont des connaissances complémentaires dans leurs compétences et expertises.
· Pouvoir déléguer.
· Mieux définir sa vision grâce aux reflets de ses collaborateur∙trice∙s, client∙e∙s et fournisseurs.
Quels bénéfices en retirent les membres d’EntreChefs PME?
· Briser l’isolement.
· Agir plus vite.
· Prendre de meilleures décisions.
· Avoir du recul pour se concentrer sur les actions les plus stratégiques.
· Réduire le niveau de stress et augmenter la résilience.
· Éprouver plus de plaisir à entreprendre!
Comment bien s’entourer :
· Réviser son organigramme opérationnel et y redéfinir clairement les rôles et les responsabilités.
· S’entourer d’un comité consultatif.
· Consacrer du temps à ses relations sociales, même dans les périodes de crise.
· Avoir un mentor.
· S’entourer de pairs qui peuvent échanger, partager leur vécu et leurs expériences d’affaires et adhérer à un club.
EntreChefs PME est le 1er réseau francophone dédié au partage d’expérience pour les entrepreneur∙e∙s-chef∙fe∙s dans une formule collaborative, le club, où ils et elles peuvent s’enrichir mutuellement du vécu de leurs pairs.
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